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En 2024, les films européens représentent un tiers des entrées en salle en Europe
  • En 2024, les entrées en salle en Europe s’élèvent à 843 millions, soit une baisse de 1,7 % par rapport à 2023. Les recettes brutes des salles en Europe enregistrent un léger recul de 0,8 % par rapport à 2023, ce qui indique une stabilisation des niveaux de fréquentation des cinémas sur de nombreux marchés et permet de penser que les chiffres actuels reflètent la normalité post-pandémique.
  • Vice-versa 2 (US) et Moi, moche et méchant 4 (US) terminent l’année en tête du box-office européen, tandis que les productions françaises Un P’tit truc en plus (FR) et Le Comte de Monte-Cristo (FR) se classent parmi les titres affichant les meilleures recettes de l’année.
  • Les productions européennes représentent environ 33 % des entrées globales, tandis que la part de marché des films américains régresse, passant de 69 % en 2023 à 63 % en 2024.
  • La production cinématographique reste florissante en 2024 et totalise 2 514 longs métrages produits en Europe, ce qui est un record.

Les chiffres figurant dans ce communiqué de presse sont extraits de l’édition 2025 de FOCUS - Tendances du marché mondial du film, un rapport qui est préparé chaque année pour le Marché du Film. Les journalistes peuvent demander un exemplaire de presse au format PDF en écrivant à  [email protected]. Toutes les personnes accréditées pour le Marché et le Festival peuvent se procurer une version imprimée gratuite de FOCUS au stand de l’Observatoire (H1 dans la section Riviera/Marina). FOCUS est également gratuit pour toutes les personnes accréditées sur la plateforme en ligne du Marché.  Après le Marché du Film, il sera disponible en vente auprès de la librairie du Conseil de l’Europe.

Stabilisation du niveau de fréquentation des cinémas en Europe, avec une légère baisse en 2024

En 2024, la fréquentation des cinémas en Europe (États membres du Conseil de l’Europe hors Azerbaïdjan) enregistre un léger recul de 1,7 % par rapport à l’année précédente pour s’établir à 843 millions d’entrées. La reprise marque ainsi le pas après une nette progression en 2023, qui a vu une hausse spectaculaire des entrées succéder aux niveaux en berne de l’ère pandémique. L’UE27 accuse un plus fort recul que l’Europe élargie avec 642 millions d’entrées, soit une baisse de 2,5 %.

Malgré cette baisse des entrées, les recettes globales des salles restent relativement stables en raison d’une légère augmentation du prix des billets et de l’inflation. En 2024, les recettes des salles en Europe se chiffrent à 6,66 milliards d’euros, soit une légère baisse de 0,8 % par rapport à 2023 (6,72 milliards d’euros). Dans l’UE27, les recettes reculent de 1,9 % pour s’établir à 4,99 milliards d’euros.

Au sein de l’Europe, la situation varie considérablement d’un pays à l’autre. Quatorze marchés enregistrent une progression des entrées, les plus fortes hausses étant observées en Albanie (+9,0 %), en Slovaquie (+8,3 %) et en Lituanie (+5,6 %). En revanche, les baisses les plus marquées sont enregistrées à Chypre (-19,9 %), au Luxembourg (-18,6 %) et en Bosnie-Herzégovine (-14,9 %). Parmi les principaux marchés, la Türkiye arrive en tête avec une progression des entrées de 4,9 %, suivie par le Royaume-Uni (+2,4 %), la France (+0,6 %) et l’Italie (+0,6 %), tandis que l’Allemagne (-5,8 %) et l’Espagne (-5,8 %) connaissent une baisse significative de leurs résultats.

 

 

En 2024, Vice-versa 2 arrive en tête du box office et deux titres français se classent au top 20

Selon les premières données de 31 marchés européens pour 2024, 14 titres ont enregistré plus de 10 millions d’entrées (14 millions en 2023, 20 millions en 2019), tandis que 109 titres (113 titres en 2023, 149 en 2019), dont 43 productions européennes (39 en 2023, 65 en 2019), affichent plus d’un million d’entrées, ce qui est encore loin des niveaux pré-pandémiques. Les 20 titres les plus populaires totalisent à eux seuls 329 millions d’entrées, ce qui représente 39 % de la fréquentation globale des cinémas en Europe, soit un niveau de concentration comparable à celui de l’année précédente.  Les franchises représentent plus de la moitié des 20 premiers titres. Vice-versa 2, la suite du film d’animation à succès de 2015, est le film le plus populaire de l’année et le seul titre à dépasser 50 millions d’entrées en 2024. Il est suivi par Moi, moche et méchant 4 (31,7 millions d’entrées) et Deadpool & Wolverine (29,5 millions), qui relèvent tous deux de franchises bien établies. 

Si les productions américaines dominent le top 20 avec 18 titres et plus de 307 millions d’entrées cumulées, deux films français, Un p’tit truc en plus (11,7 millions d’entrées, dont 92 % en France) et Le Comte de Monte-Cristo (10,6 millions d’entrées, dont 89 % en France) se classent également parmi les meilleurs succès de l’année.

Les 20 premiers films européens en termes d’entrées sont essentiellement des films français et britanniques. Huit d’entre eux sont des productions ou coproductions britanniques, le plus souvent avec des partenaires américains ou français. Cinq ont été produits en France, dont une coproduction avec le Canada. La Türkiye, la Pologne, l’Italie et l’Allemagne affichent également de bons résultats. Parmi les titres européens qui se distinguent, outre les deux films français déjà mentionnés, on note Pauvres créatures (GB inc / US / IE, 6,5 millions), Paddington au Pérou (GB, 5,2 millions) et L’Amour Ouf (FR, 5,1 millions).

 

 

 

Profitant des succès nationaux et du recul des États-Unis, les parts de marché européennes progressent pour atteindre 32,8 %, soit leur plus haut niveau depuis 2020.

En 2024, les entrées des films européens sont estimées à 276 millions, soit une progression de 19 % par rapport à 2023 (233 millions d’entrées) , tandis que les films américains enregistrent un recul évalué à 16 % (soit une perte de 60 millions d’entrée). Cette évolution se traduit par des modifications significatives en termes de parts de marché : les films européens représentent 32,8 % des entrées globales, contre 27,2 % l’année précédente, soit leur meilleur résultat depuis 2014 (hors période pandémique). Dans le même temps, la part de marché des films américains, qui était de 69 % en 2023, tombe à 63 % en 2024, soit une baisse de 6 points. Les films européens financés par des investissements en provenance de l’étranger (EUR inc) ne représentent que 1,1 % de part de marché, Pauvres créatures se distinguant comme la seule œuvre majeure de cette catégorie (6,5 millions d’entrées).

Sur les 32 marchés pour lesquels des données sont disponibles, 22 enregistrent une progression de leur part de marché nationale. On observe des avancées significatives en Bulgarie (+15,7 points), en Türkiye (+12,6 points), en Lettonie (+11,4 points) et en République tchèque (+10,1 points). Ces avancées sont imputables à des succès nationaux : en Bulgarie, Gundi: Legend of Love s’est imposé comme le meilleur succès national en salle avec 709 432 entrées, dépassant à la fois Avatar (2009) et Avatar : La voie de l’eau (2022), derniers titres ayant enregistré les meilleures recettes en Bulgarie. En Lettonie, Flow, long métrage d’animation, arrive en tête du box office 2024 et se classe au rang de troisième meilleur succès national de tous les temps. 

En termes de parts de marché nationales, la Türkiye conserve sa position de leader avec 57,0 %, suivie par la France (41,2 %). Vient ensuite le Royaume-Uni avec 38,6 %, les films à capitaux étrangers comme Wicked représentant 32,7 % des parts de marché, et les films britanniques indépendants 6,9 % des parts de marché. La Tchéquie (32,  %) et la Finlande (31,5 %) affichent également des parts de marché supérieures à 30 %. En Finlande, cinq des dix meilleurs films de l’année sont des productions locales, le titre Maja, une épopée finlandaise (FI) arrivant en tête avec 469 334 entrées.

 

Essor de la production cinématographique en Europe, qui atteint un niveau record en 2024

Pour la quatrième année consécutive, la production cinématographique poursuit sa croissance en Europe. En 2024, 2 514 longs métrages ont été produits dans 36 marchés européens pour lesquels des données sont disponibles, soit la plus forte production enregistrée à ce jour, dépassant même le pic de 2019. Cela concerne 1 533 fictions (+87 par rapport à 2023) et 957 documentaires (+28 par rapport à 2023). 

Si l’on exclut les coproductions minoritaires du nombre total de films produits par pays, cette augmentation est principalement portée par la Türkiye (+76 titres, +52 % par rapport à 2023) et le Royaume-Uni (+53 titres, +22 %), suivis par la Pologne (+15 titres, +34 %), la Tchéquie (+13 titres, +24 %) et la Belgique (+12 titres, +41 %). Néanmoins, tous les pays ne s'inscrivent pas dans cette dynamique. L’Espagne produit 21 films de moins qu’en 2023 (-7 %), suivie par l’Allemagne (-12 titres, -7 %) et l’Autriche (-10 titres, -28 %). 

L’Italie conserve sa position de principal producteur en 2024 avec 350 films à son actif. L’Espagne et le Royaume-Uni suivent avec respectivement 303 et 294 titres. Viennent ensuite la France avec 231 titres et la Türkiye avec 223 titres. En fin de classement figurent Malte, qui n’a produit que deux films, et la Bosnie-Herzégovine et Chypre, qui en ont produit respectivement trois.

 

Des informations plus détaillées sur les marchés européens et internationaux des salles de cinéma sont disponibles dans FOCUS 2025 Tendances du marché mondial du film, un rapport élaboré par l’Observatoire européen de l’audiovisuel pour le Marché du film de Cannes. 

Notes aux journalistes :

  • Les données ont été collectées avec la collaboration de l’EFARN (European Film Agency Research Network) et le soutien de l’UNIC (Union internationale des cinémas) et de Comscore.
  • Tous les chiffres portant sur 2024 sont provisoires.

Observatoire européen de l’audiovisuel, Conseil de l’Europe

Créé en décembre 1992, l’Observatoire européen de l’audiovisuel a pour mission de collecter et diffuser les informations relatives à l’industrie audiovisuelle en Europe. L’Observatoire est un organisme de service public européen composé de 40 États membres et de l’Union européenne, représentée par la Commission européenne. Il exerce son activité dans le cadre juridique du Conseil de l’Europe et travaille en collaboration avec un certain nombre d’organismes partenaires et professionnels du secteur audiovisuel, ainsi qu’avec un réseau de correspondants. Outre ses contributions aux conférences, ses principales activités consistent en la publication d’un annuaire, de rapports et de bulletins d’information, la compilation et la gestion de bases de données et la fourniture d’informations grâce au site Internet de l’Observatoire.

Palmarès des entrées en Europe (tableaux 2 et 3)

Les classements paneuropéens des films présentés dans les tableaux 2 et 3 sont basés sur les données de tous les pays européens pour lesquels des données étaient disponibles dans la base de données LUMIERE en date du 2 mai 2025. Accessible en ligne gratuitement, cette base de données centralise les entrées en salle des films distribués en Europe. LUMIERE est le fruit de la collaboration entre l’Observatoire européen de l’audiovisuel et les divers organismes nationaux spécialisés, en particulier les fonds cinématographiques, avec le soutien du programme MEDIA de l’Union européenne. LUMIERE fournit des données sur les entrées pays par pays pour plus de 69 000 titres distribués en Europe depuis 1996. Les données de 2024 pour 31 pays européens sont à présent disponibles.

Parts de marché (tableau 4)

Les parts de marché sont déterminées à partir d’une analyse des entrées en salle des films distribués en Europe, sur la base des données transmises à l’Observatoire européen de l’audiovisuel pour chaque film. Pour établir ces parts de marché, il convient d’attribuer un seul « pays d’origine » à chaque film, ce qui peut s’avérer difficile pour les productions internationales. En pareil cas, l’Observatoire veille à attribuer un pays d’origine correspondant à la source de l’apport financier majoritaire et/ou du contrôle créatif du projet. Depuis 2005, l’Observatoire identifie spécifiquement les films qui ont été produits dans un ou plusieurs pays européens (ou ailleurs) avec des investissements américains en utilisant la mention « inc » (incoming investment - investissement en provenance de l’étranger) dans l’attribution du pays d’origine. Il convient toutefois de noter que le pays d’origine attribué par la base de données LUMIERE peut changer en raison d’une réévaluation ultérieure ou peut ne pas être identique au pays indiqué par les sources nationales.

Volume de production de longs métrages en Europe (tableau 5)

L’estimation du volume total de la production de longs métrages en Europe reste difficile, principalement en raison du risque de double comptabilisation des coproductions et de la disparité des méthodes nationales de collecte de ces données.  Sont inclus dans le volume total européen les longs métrages destinés à l’exploitation en salle, à l’exclusion des coproductions minoritaires et des productions américaines et étrangères au Royaume-Uni. Pour certains pays, on ne dispose pas de données distinctes pour les longs métrages de fiction et les longs métrages documentaires.

Pour contacter l’Observatoire européen de l’audiovisuel :

Alison Hindhaugh (Attachée de presse)

[email protected] - tel.: +33 (0) 684352743

 

Strasbourg 13 mai 2025
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